Le culte chrétien des images
En se répandant parmi les peuples païens, le christianisme s'est rapidement séparé du judaïsme, hostile au culte des images, et a repris au paganisme certaines formes de piété. Limitées d'abord à des symboles (le poisson, IKHTHUS, image du Christ dès le IIe siècle, la croix, la vigne, le bon pasteur...), les images saintes chrétiennes rivalisent, à partir du Ve siècle, avec celles des idolâtres : les représentations de la Vierge Marie, mère de Jésus, doivent beaucoup aux mères des dieux, celles des saints à la tradition romaine des portraits funéraires, celles du Christ (qui recevra le titre réservé à Zeus de Pantocrator, le Tout-Puissant) hésitent d'abord entre l'image de Zeus, qui triomphera, et un modèle sémitique, et suivent les codes officiels de représentation de l'empereur : ses premières images le représentent en général romain, sur un bouclier placé en haut de la croix.
Pour justifier cette pratique, on insiste sur la fidélité de ces représentations : celles de la Vierge seraient dues à Saint Luc, un témoin direct qu'on ne cesse de recopier, d'autres, les véroniques, seraient d'origine miraculeuse. Ainsi se mettent en place dans la chrétienté l'obsession de l'authenticité des œuvres... et leur falsification, qui resteront des traits caractéristiques de l'œuvre d'art, quand elle se substituera aux images saintes.
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pancrator et
sainte Véronique Voir Image et culte, de Hans Belting, ouvrage cité |