Les véroniques

  

La légende est rapportée pour la première fois par Eusebe  elle affirme qu'il existe une image miraculeuse de la Sainte Face, qui ne doit rien à l'intervention humaine : Jésus, prié par le roi d'Édesse, Abgar, de venir le guérir, trempe un linge dans l'eau et s'en essuie le visage ; ses traits s'y trouvent fidèlement reproduits, et cette image provoque la guérison du roi. Plus tard, des portraits de Jésus, dont on dit qu'ils ont été peints d'après ce modèle de la Sainte Face, sont appelés véroniques (vera icona, ou vraies images) et donneront naissance à la légende de Sainte Véronique qui ayant essuyé la face du Christ sur le chemin de croix, vit en récompense son portrait imprimé sur le linge.

  

Dans des circonstances historiques parfaitement connues prit naissance, au XIVe siècle, malgré l'opposition de l'évêque de Troyes, qui dénonçait une imposture, la légende du Saint-Suaire de Milan, qui porterait l'empreinte du corps du Crucifié. L'examen au carbone 14 effectué en 1988 à la demande du pape a montré que le tissu était daté de la fin du XIVe siècle, mais l'incendie auquel il a échappé en 1996 a ravivé la légende, avec l'aide complaisante des médias.

  

Voir à ce sujet : Image, icône, économie de Marie-José Mondzain (ouvrage cité)