La crise de l'iconoclasme
Le culte des images saintes s'est énormément développé à Constantinople à partir du VIe siècle, et a donné lieu à un débat fameux, la crise de l'iconoclasme. Elle a opposé, du début du VIIIe siècle au milieu du IXe, l'empereur de Constantinople, jaloux de la puissance de l'Église orthodoxe, au patriarche, le chef de cette dernière, et s'est terminée par la victoire du second.
Les iconoclastes (du grec klasto, briser), qui soutenaient l'empereur, voulaient interdire le culte des images et réserver celles-ci à des usages profanes, c'est-à-dire à la glorification de l'empereur. En s'appuyant sur la tradition biblique (reprise par l'islam) ils condamnaient la représentation de Dieu, de Jésus, de sa mère et des saints, qui entraînait selon eux une pratique idolâtre.
Les iconophiles ont répondu par une argumentation subtile, excluant pour l'art sacré la reproduction du réel, sa représentation, ainsi que la fiction et l'illusion. De ce fait, l'imagerie religieuse du monde orthodoxe s'oppose fondamentalement aux évolutions de celle d'Occident, qui a connu de semblables interrogations, de l’évêque algérien Saint Augustin ( 354-430) au moine irlandais Jean Scot Érigène (IXe siècle). Mais les enjeux politiques n’y étant pas les mêmes, la controverse n’y a pas été violente. L’art sacré a progressivement adopté, en Europe, les codes de la peinture et de la sculpture profanes, dès le XIIe siècle, et surtout à partir du XIVe. Voir, d’Olivier Boulnois, Au-delà de
l’image (ouvrage
cité)
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