Constantinople est, au XIIe siècle, la capitale de l'Empire byzantin, et la plus grande ville de la chrétienté. Elle compte 300 000 à 400 000 habitants, et ses murs d'enceinte font trois lieues (c'est-à-dire au moins 12 kilomètres), selon Villehardouin, qui, en l'occurrence, est un excellent témoin.
Riche cité commerçante et manufacturière, ses produits de luxe sont réputés, et elle est bien faite pour attirer les convoitises des Occidentaux : barons français d'une part et, de l'autre, leurs alliés vénitiens, qui ont déjà pillé à deux reprises (en 1162 et 1169) le quartier génois.
Pourtant elle a déjà amorcé le lent déclin qui s'achèvera en 1453 par la conquête turque : des concessions ont été accordées aux cités italiennes de Pise et de Gênes, et la flotte est aux mains des Italiens. Au temps de la Quatrième croisade, la ville a fait appel, pour sa propre défense, à des mercenaires anglais et danois.
Devenue sous le nom d'Istanbul la capitale de l'Empire ottoman de 1453 à 1923, elle reste le premier port de la Turquie moderne (capitale Ankara). |