Le Portrait

Longtemps, la peinture occidentale ne s'est pas souciée de représenter les traits ou le corps des individus. Les tableaux sacrés ou profanes ne prétendaient pas représenter fidèlement des personnes, mais plutôt les désigner comme le fait un mot, en recourant à des conventions. L'Antiquité grecque n'a guère pratiqué le portrait que pour le culte des morts ; ce n'est qu'à partir d'Alexandre le Grand (356-323) qu'on a représenté l'empereur, personnage divin, comme le faisaient les peuples d'Asie, en particulier sur les monnaies ; chaque manuscrit était orné d'une enluminure qui représentait l'auteur, mais celle-ci pouvait être fantaisiste. Les Étrusques ont, bien au contraire, transmis aux Romains le goût de portraits funéraires très individualisés.

 

Des qualités d'observation des Anciens, témoignent les œuvres retrouvées dans les fouilles de Pompéi, comme le célèbre portrait à fresque de Terentius Nepo et son épouse (Musée de Naples).

 

Chez les Modernes, le portrait du cardinal Stefaneschi, peint par Giotto sur le retable de Saint-Pierre, à Rome (1303-1305), est le premier dont on soit sûr. Désormais, les peintres vont s'attacher à l'étude des couleurs, des effets de lumière, et bientôt des dimensions apparentes des objets dans l'espace (perspective). Le développement de la peinture profane sous l'effet des commandes des princes et des riches bourgeois fera bientôt du portrait l'un des principaux genres picturaux.

 

La photographie s'est évidemment emparée de ce genre, dès sa naissance. Malgré ses handicaps (temps de pose très long, absence de couleurs), elle a frappé tous les esprits par la qualité de la ressemblance, et a mis au chômage nombre d'excellents artisans de la peinture. Mais le portrait est resté un genre pictural très vivant.

 

Voir art étrusque, Louvre