Histoire de l'enluminure

  

Les rouleaux des morts de l’Égypte antique sont les plus anciennes enluminures connues. Grecs et Romains ont eu des livres illustrés. L'influence de la peinture classique, avec sa recherche d’illusion, se retrouve dans les enluminures du Moyen Âge, en concurrence à partir du VIIe siècle avec un style né en Angleterre et en Irlande, caractérisé par le foisonnement des motifs ornementaux où nichent de petits animaux et bonshommes, qui prendront la forme humoristique des drôleries, tandis que les figures des grandes enluminures deviennent plus schématiques ou symboliques. Sur le continent, les Mérovingiens inventent les lettres formées d’oiseaux et de poissons, mises en place au compas.

  

L’art de l’enluminure s’est aussi développé à Byzance, au Bengale et en terre d'islam où on s’en est tenu d’abord à la calligraphie et l'ornementation, du fait de la condamnation de l'image par la religion ; mais dès le XIIIe siècle, à Bagdad, puis en Perse, à Tabriz et Chiraz, puis en Turquie où l’enluminure se perpétuera jusqu’au XVIIe siècle, la représentation humaine a donné naissance à un art varié et délicat, dont les échanges avec Byzance, l’Europe et la Chine ont été fertiles.

  

Au XVe siècle, les enlumineurs des Très Riches Heures du duc de Berry inaugurent des temps nouveaux en s'intéressant comme les peintres de leur époque au modelé et à la perspective. Ils mettent ainsi fin à l'originalité de l’enluminure par rapport à la peinture sur panneaux.