Née au XVIe siècle des angoisses éprouvées par un moine allemand, Luther, que tourmentait le problème de la Grâce, la Réforme est avant tout un mouvement religieux. La révolte de Luther contre l’église catholique suscite aussitôt d’autres vocations, comme celle de Calvin à Genève. Bientôt fleurissent des églises protestantes, qui rejettent l'autorité du Pape, et prêchent un retour au texte de la Bible considérée comme la seule source d'autorité religieuse. D’où le rejet des images pieuses et du culte des saints, en particulier de celui de la Vierge.
Sur le plan théologique, l'accent est mis sur la toute-puissance de Dieu, qui seul confère à chaque homme la Grâce, c’est-à-dire la force d’accomplir son Salut. Le chrétien prouve qu’il l’a reçue par sa rigueur morale et sa contribution à la vie sociale. La toute-puissance de Dieu et le lien direct que le croyant entretient avec Lui dépouille les pouvoirs religieux et politiques de tout caractère sacré. Aussi les églises protestantes, qui ne cessent de se scinder pour donner naissance à de nouvelles confessions, sont-elles indépendantes les unes des autres, tout en maintenant un dialogue entre elles et, depuis le XXe siècle, avec l’église catholique. Pour la même raison, c’est d’abord dans les pays protestants que se sont développées les formes modernes de la démocratie. |