Au Moyen Âge, les tapisseries sont d'abord destinées à lutter contre le froid dans les demeures princières. Des garnitures assorties sont tissées pour les lits et les sièges. Les tentures murales illustrent des cycles religieux, mythologiques ou historiques. Elles sont adaptées aux dimensions inégales des murs, qui offrent de grandes surfaces car les dimensions des portes et fenêtres sont très réduites pour ne pas affaiblir les châteaux forts. Elles ornent dans une moindre mesure les églises, l'architecture gothique faisant une large place aux vitraux, et décorent places et rues, les jours de fêtes religieuses et civiles (entrees princières) jusqu'à la Révolution.
Au XVIe siècle, les thèmes laïques se développent : travaux de la laine, chasses, scènes de la vie seigneuriale. Le XVIIe siècle est dominé par les métiers flamands, dont les artistes se répandent en Italie. En France, la tapisserie célèbre, comme les autres arts, la gloire du Roi-Soleil. À la manufacture des Gobelins, réorganisée par Colbert, le peintre Le Brun impose aux liciers des cours de dessin, mais leur laisse beaucoup d'initiative.
À partir du XIXe siècle, la tapisserie pénètre dans les salons bourgeois. Bien que le Bauhaus s'y soit intéressé, elle a connu une courte éclipse entre 1920 et 1950, puis a opéré un retour en force, notamment en France grâce au peintre Lurçat. Elle se développe dans toute l'Europe, ainsi qu'aux États- Unis, au Canada et au Japon. On a tenté de varier les matériaux (coton, lin, fils d'acier) avant de revenir à des pratiques plus traditionnelles. Là comme ailleurs, l'État a joué le rôle de mécène, passant commande à de grands artistes (Ministère des Finances). |