L’émail est un produit vitreux, coloré par des oxydes métalliques : cobalt (bleu), cuivre (vert, rouge, le noir et turquoise), argent (jaune), antimoine et fer (brun), étain (blanc), manganèse (violet), or (rubis). La température de fusion des émaux se situe entre 700 et 800°. Les émaux, broyés en poudre, sont appliqués à un support de céramique, de verre ou de métal. On peut tailler la plaque métallique en creux : c'est le champlevé ; des rubans de métal peuvent être posés en minces cloisons, suivant le dessin projeté : c'est le cloisonné ; un autre procédé est l'émail peint.
La technique de l'émail remonte au moins au XIVe siècle avant notre ère (Chypre, Grèce). Plus tard, les artisans celtes se sont établis sur le continent, de la Moravie à la Gaule et dans les îles Britanniques. Dans l’Empire romain, du IIe au IVe siècle, on fabrique aussi de petits objets et des vases émaillés. Une émaillerie raffinée s'est développée à Constantinople et en Asie Mineure, où l’émail prend dans l’orfèvrerie une place prépondérante jusqu'à la fin du Moyen Âge et orne les objets du culte chrétien et impérial et les bijoux. Peu de pièces antérieures à la crise iconoclaste (VIIIe-IXe siècle) nous sont parvenues, mais à partir du milieu du Xe siècle à Byzance et à la cour des empereurs germaniques, sous l'influence d'artistes grecs, l’émaillerie rivalise avec la peinture et la mosaïque, et les ateliers se répandent en Italie avant de gagner, au XIIe siècle, l'Aquitaine, l'Espagne du Nord, la Rhénanie et Limoges vers 1170. L'histoire des émaux, art de cour, s'est poursuivie jusqu'à nos jours.
Les couleurs opaques ou translucides, qui reflètent la lumière, donnent aux objets émaillés un éclat incomparable. En outre, ce procédé de peinture est une protection efficace.
|