Le terme moderne de camée, emprunté à l’italien cameo, est de même origine que camaïeu et viendrait d'un mot arabe signifiant bourgeon. Les camées étant le plus souvent gravés sur des agates à plusieurs teintes superposées on peut, en effet, obtenir l’aspect d’un camaïeu.

  

Les pierres siliceuses les plus recherchées étaient les variétés de quartz : les améthystes, les émeraudes, les grenats et, quelquefois, les fausses topazes. Les agates peuvent être monochromes comme l'opale, mais les plus beaux camées sont en sardonyx (variété d’onyx) à trois, quatre, cinq, et même six couches de teintes différentes : bleu foncé ou brun, blanc laiteux et rouge fauve. L'artiste, pour graver un camée, doit y travailler longtemps.

  

Du VIIe au IVe siècle avant notre ère les camées furent monochromes  au IVe siècle, on grave des agates de plusieurs couleurs en multipliant les personnages, sur des sujets mythologiques.

  

Les Romains ont fait venir des agates à plusieurs couches d’Égypte, de Grèce, d'Asie Mineure, d’Arabie et de l’Inde, ainsi que des artistes pour les graver. À Constantinople puis tout au long du Moyen Âge, les camées furent réinterprétés dans un sens chrétien : des sujets païens, gravés sur des camées antiques, étaient compris comme des scènes bibliques. Enfin les camées prirent, aux XIVe et XVe siècles un caractère magique  on leur attribuait une puissance miraculeuse contre les maladies.

  

La Renaissance fut en Europe une période remarquable pour les camées, dont quelques graveurs italiens maintinrent la tradition à la cour d’Autriche. Au XVIIIe siècle en Italie et en France de nombreux artistes s'y consacrèrent encore. Depuis le XIXe siècle, cette forme d’art est devenue marginale.

 

Voir Louvre   British museum