Céramiques à pâte tendre (poreuse)

  

Les premières poteries sont des vases funéraires ou religieux, de grandes urnes destinées à recevoir les cendres des corps incinérés, des vases d'offrandes, et des objets usuels : jarres à provisions, vases à boire, récipients pour le transport des liquides.

  

La terre cuite nue (poterie mate), avant son durcissement, recevait un décor par pincements, application de boulettes d'argile ou ornements tracés au doigt ou à l'ongle, puis par gravure ou incision, et par peinture faite au moyen de terres délayées de tons opposés.

  

Ce sont les céramiques crétoise et mycénienne, celles de la Grèce, qu'on rencontre ensuite en Italie centrale, celle des Étrusques : poterie à décor plastique, noircie dans sa masse aux environs du VIIIe siècle avant notre ère et, vers le IIIe siècle, fine poterie rouge décorée par impression de sceaux (poterie sigillée), importée dans tout le monde romain, et imitée jusqu'en Gaule.

  

Ce sont aussi les céramiques du Moyen-Orient, où on découvrit des enduits tirés de substances naturelles (alcalis ou plomb) pour assurer l'étanchéité du vase de terre cuite poreuse ou des plaques de revêtement mural. Ce sont encore les poteries à couvertes, revêtues de vernis ou émail, qui remonteraient à plusieurs millénaires avant notre ère. Au XVIe siècle, Bernard Palissy réussit à les améliorer et à enrichir considérablement les couleurs de ces céramiques.

  

Les Babyloniens auraient, de leur côté, inventé un émail opacifié par l'étain, qui pouvait recevoir un décor peint à l'aide d'oxydes métalliques fixés par la cuisson et, en outre, supporter l'addition d'un lustre à base d'argent ou de cuivre. C'est la faïence, procédé transmis par les musulmans établis en Espagne dès le VIIIe siècle, dont les azulejos, ou plaques de revêtement, sont un exemple fameux. D'Espagne, la faïence a gagné, sous le nom de majolique (du nom de Majorque, dans les Baléares), l'Italie de la Renaissance (où elle a reçu son nom de la petite ville de Faenza) puis toute l'Europe aux XVIIe et XVIIIe siècles.

  

Les faïences fines furent une tentative d'imitation, en Europe, de la porcelaine.