Le texte a les mêmes rapports de redondance ou de contrepoint avec l'image que le son, dans l'audiovisuel, où il apparaît sous forme de cartons explicatifs, indispensables dans le cinéma muet, et devenus plus rares de nos jours. Il apparaît également sous forme de titre et de générique, qui apportent leurs propres informations. Jadis ils se succédaient sagement sur l'écran, bien alignés comme dans un livre  aujourd'hui un film commence souvent par un pré-générique, puis vient le titre ; le générique peut être réduit aux noms des principaux comédiens, du réalisateur et du producteur, les autres informations (figurants, techniciens, laboratoires, studios, etc.) étant rejetées à la fin du film. Enfin les sous-titres ne sont qu'un pis-aller, d'ailleurs trop souvent négligé (traduction bâclée, orthographe fantaisiste, mauvaise lisibilité).

  

Mais l'image peut déteindre, en quelque sorte, sur le texte, dans la mesure où le graphisme d'un texte lié à une image prend beaucoup plus d'importance que dans le livre traditionnel : au contact de l'image, le texte tend à devenir dessin. C'est particulièrement visible dans les titres et génériques, souvent animés de surcroît.

  

C'est dans la bande dessinée que cette osmose du texte et de l'image apparaît de la manière la plus frappante : le graphisme des onomatopées y est au moins aussi parlant que leur choix, et le texte y a un statut tout à fait particulier.