Un mythe récent


Le nombre (1+img1.gif5)/2 soit environ 1,618 033 988 a été nommé nombre d'or par le prince Matila Ghyka, ingénieur et diplomate roumain qui, dans le contexte de l'entre-deux-guerres, se proposait de démontrer que « ce sont la géométrie grecque et le sens géométrique [...] qui donnèrent à la race blanche sa suprématie technique et politique. » Avant la publication de son ouvrage sur le nombre d'or, en 1931, cette expression était appliquée « à la période de dix-neuf ans, trouvée par l'astronome athénien Méton (Ve siècle), au bout de laquelle la lune recommençait son cours avec le soleil, à une heure près et quelques minutes. » (Littré)

 

Matila Ghyka et ses disciples ont cru retrouver le nombre d'or dans les proportions des pyramides d'Égypte, dans celles du Parthénon et d'un grand nombre de tableaux et de monuments. Peu rigoureux, et moyennant quelques approximations, ils jouent aussi sur la confusion entre l'inverse du nombre d'or, 0,618, et 5/8 (0,625), proportion utilisée depuis longtemps en peinture et en architecture. Marguerite Neveux, enseignante en histoire de l'art à Paris I, a démonté le processus de mythification dans Le Nombre d'or, radiographie d'un mythe (ouvrage cité)