Charles Émile Reynaud (1844-1918)

  

Émile Reynaud, qui a étudié, comme apprenti, la mécanique de précision des instruments d’optique et de physique, puis le dessin industriel, est attiré par les lanternes magiques et les images mobiles. Professeur de sciences, il met au point, en 1876, le Praxinoscope, une version améliorée du Zootrope. Des miroirs placés sur un prisme central reflètent les images tournantes du Zootrope, ce qui augmente la luminosité. Ce nouveau jouet, commercialisé par Reynaud, connaît un succès (100 000 exemplaires vendus) qui permettra à son inventeur de poursuivre ses recherches.

  

En 1879, il crée le Praxinoscope-théâtre, qui ne laisse voir qu'un personnage, à travers une glace sans tain qui reflète un décor, puis le Praxinoscope à projection, dont les images sont projetées au moyen d'une lanterne magique.

  

En décembre 1888, Reynaud fait breveter son Théâtre optique, dont il présente de 1892 à 1900, accompagné par un pianiste, les Pantomimes lumineuses, au Musée Grévin. Une première lanterne magique projette les images sur un écran translucide. Une autre lanterne projette le décor. Les images sont peintes sur une bande flexible de celluloïd, de longueur indéfinie, ce qui est la grande nouveauté puisqu'on passe de 12 images à 300 (Le Clown et ses chiens), 500 (Pauvre Pierrot), et 700 (Un bon Bock), sur des bandes mesurant 22, 36 et 50 mètres, aussi le spectacle pouvait durer de 6 à 15 minutes : la machine, commandée manuellement, permettait l'arrêt sur image, le retour en arrière, et la répétition d'une scène appréciée par le public. Le Cinématographe mettra fin à cette carrière, bien que Reynaud ait remplacé les images peintes par des photos.