La Couleur locale

Longtemps, le théâtre et la peinture, en France, ont représenté des événements anciens sans tenir compte des costumes et des manières de vivre de l'époque traitée : les Romains et les Grecs de l'Antiquité, au XVIIe siècle, portent la perruque des courtisans de Louis XIV, et les Chinoises, au début du siècle suivant, des robes à paniers...

 

C'est au cours du XVIIIe siècle qu'on en est venu au goût de l'exactitude historique. On essaie alors de suggérer l'époque et le lieu représentés par le décor et le costume, non sans résistances : l'acteur Talma scandalise sa partenaire, Mlle Vestris, en montant sur scène « sans culotte » dans le rôle de Brutus, bras et jambes nus, drapé dans un vêtement de laine.

 

C'est ce qu'on appelle la couleur locale.

 

La recherche de la couleur locale sera précisée par Victor Hugo, dans la Préface de Cromwell (1827). Elle reste toujours tributaire des connaissances historiques de l'auteur, donc très approximative, y compris au cinéma, où l'on fait pourtant souvent appel aux conseils des historiens.

 

Le théâtre a massivement abandonné la recherche de la couleur locale au XXe siècle, revenant à des pratiques antérieures : costumes modernes, avec souvent quelques touches rappelant l'époque représentée, décors symboliques.