Contrairement à ce que l'on entend souvent dire, le public ne réagit pas aux médias de manière passive : non seulement chacun interprète leurs messages selon ses propres grilles, mais des observations précises ont montré que les différentes composantes du public font des choix qui peuvent déjouer les stratégies de ceux qui délivrent l'information.

  

Par exemple, les émissions contre le racisme sont regardées surtout par les membres

des minorités qui en souffrent, ou par ceux qui luttent déjà dans ce sens. Mieux : dans une série consacrée à la lutte contre les diverses formes de racisme aux U.S.A, on a constaté que c'étaient surtout les juifs qui suivaient les émissions sur l'antisémitisme, les noirs regardant celles qui leur étaient consacrées, etc.

  

Toutefois, cette exposition sélective ne fonctionne bien qu'en démocratie, dans la mesure où des messages divers, voire opposés, sont délivrés. Mais en période de crise (guerre, catastrophe) et dans les régimes totalitaires, nul n'échappe tout à fait à la propagande.