Crimes de Guerre

L'an dernier j'écrivais, en réponse à un certain Pierre Stambul, militant du SNES qui intimait à Israël, du haut de sa bonne conscience, l'ordre de reconnaître ses crimes de guerre et appelait « la communauté internationale » à prendre de lourdes sanctions contre cet état dans un article intitulé Solidarité avec le peuple de Gaza (Supplément à l'US n° 677 du 2 février 2009) :

« Sur ce que doit être l'attitude du SNES dans le conflit du Proche Orient, je n'ai rien à ajouter à l'article de Denis Villar qui exprime mieux que je ne saurais le faire mon opinion. [Il estimait que le rôle d'un syndicat d'enseignants dans un conflit armé est de tenter d'établir un dialogue entre gens de bonne volonté des deux bords, et non de prendre parti pour l'un ou l'autre] En revanche, je ne puis laisser passer sans y répondre la leçon de morale internationale que Pierre Stambul délivre du haut de sa bonne conscience. Je le ferai en rappelant quelques vérités élémentaires :

- la guerre est le premier des crimes et les engendre tous ;

- pour faire la guerre, il faut être deux ;

- on ne peut citer un conflit armé où l'un des belligérants n'ait pas commis des « crimes de guerre » (quelle drôle d'expression !) Il n'y a pas de guerre juste ou de guerre propre : pour écraser le nazisme, les Alliés ont écrasé des villes entières, sans regarder aux centaines de milliers de civils qu'ils écrasaient du même coup, sans même les en prévenir ; on ne parlait pas encore de « dommages collatéraux » pour excuser des crimes destinés à mettre fin à d'autres crimes.

En conclusion, il faut refuser les mots d'ordre meurtriers du genre « solidarité avec la Palestine », « solidarité avec Israël » ; on ne peut être solidaire que des hommes, des femmes et des enfants qui souffrent, des deux côtés, du fait de ceux qui prétendent les guider. Vouloir distinguer dans une guerre les bons des méchants, c'est se faire le complice de ceux qui répandent la haine pour conquérir ou conserver le pouvoir
. »

Il me semble qu'en ces temps où l'O.N.U. met en demeure Israéliens et Palestiniens de reconnaître leurs crimes de guerre, cette lettre, qui bien sûr n'a jamais reçu de réponse, reste d'actualité.

Je suis bien placé pour savoir  qu'on ne peut demander cette neutralité à ceux - Juifs et Arabes - qui sont, bon gré mal gré, impliqués dans ce conflit : pendant la guerre d'Algérie, que je savais inutile et où je jugeais que la France n'avait pas le beau rôle, je me suis battu sur le plan politique contre la politique du gouvernement français, mais n'ayant jamais songé à abandonner à leur sort mes compatriotes Pieds-Noirs, je ne me suis pas dérobé au service militaire (bien que j'eusse aimé le faire dans de plus douces conditions).

Mais il en va autrement de ceux qui sont en situation de prendre quelque distance vis-à-vis de l'événement. Et c'est la honte des prétendues grandes puissances de n'avoir pas voulu jusqu'à ce jour mettre un terme à cette guerre et à quelques autres qui ne se prolongent que du fait de leurs minables intrigues et de leurs calculs sordides.
Mercredi 17 février 2010

Mais je suis bien naïf ! Par nature, les états ne sont pas plus capables d'instaurer la paix que les féodaux du temps jadis. Seul un gouvernement mondial pourrait y parvenir. Les bandes armées, avec ou sans uniformes, ont encore un bel avenir devant elles !
Jeudi 18 février 2010