Baudelaire et la photographie

Baudelaire et ses amis

  

Baudelaire a bien connu Nadar, dont l'atelier devint un des salons les plus brillants de Paris, et qui a laissé du poète des portraits célèbres. Mais si les mémoires de Nadar (Quand j'étais Photographe, 1900), témoignent de leur grande amitié, on ne trouve pas un seul mot sur ce grand photographe dans tout l'œuvre de l'auteur des Fleurs du Mal. Même dans leur correspondance, il ne formule aucune appréciation sur ses photos. La seule allusion à cette activité est dans une lettre où il lui demande de photographier des toiles de Goya afin d'en garder le souvenir. Il est vrai qu'on n'y trouve rien non plus sur Manet, qui fut leur ami commun, et qu'il semble n'avoir pas compris : « Vous êtes le premier dans la décrépitude de notre art » (lettre du 11 mai 1865) est lancé au milieu de témoignages d'amitié. Pourtant il lui arriva de confier à ses amis que Manet avait un talent qui restera. Rien de tel sur Nadar.