Au Japon, l'histoire des mangas est ancienne : la peinture sur rouleau - c'est-à-dire sur des livres semblables à ceux de notre Antiquité : on les déroulait d'une main et on les enroulait de l'autre - née en Chine, y est introduite à la fin du VIIIe siècle. Ces emaki pouvaient atteindre une vingtaine de mètres de longueur et se lisaient de droite à gauche, dans le sens de l'écriture japonaise. Textes et dessins y alternaient ou s'y mêlaient.

 

Le mot manga (les Japonais préfèrent aujourd’hui parler de… comics) et la forme actuelle de ces bandes dessinées apparaissent au XIXe siècle, pour connaître une évolution semblable à celle d'Amérique et d'Europe, dont les cultures ont été parfaitement assimilée dans ce pays. Le fait que les mangas se lisent de droite à gauche pose quelques problèmes de transcription aux éditeurs européens qui ne cherchent pas toujours à les résoudre, mais la richesse et la diversité de ces produits introduits en France à partir de 1995 leur assure actuellement une vogue exceptionnelle.

 

La synthèse des cultures asiatique, européenne et américaine opérée par les Japonais offre à la fois assez de proximité avec la nôtre et assez d'étrangeté pour être abordable et faire rêver : mangas, dessins animés, jeux vidéo et films asia- tiques jouent auprès des nouvelles générations le rôle « d'usine à rêves » naguère dévolu à Hollywood.

 

Voir Mille ans de manga (Brigitte Koyama-Richard (ouvrage cité)