Les critères techniques de qualité
La qualité technique d'une tapisserie dépend :
- de la grosseur des fils de chaîne (4 ou 5/cm au Moyen Âge) ; - du nombre et de l'origine des couleurs, qui furent d'abord tirées de végétaux (bleu : pastel ou guède, jaune : gaude - genre de réséda) ou d'insectes (écarlate extrait du kermès puis à partir du XVIe siècle de la cochenille).
Le nombre des fils de chaîne par centimètre augmente du XVIe au XIXe siècle, ainsi que celui des couleurs, qui seront de plus en plus d'origine chimique : au XIXe siècle, on atteint 36 000 couleurs réparties en 1 000 gammes de 36 tons chacune, au détriment de la solidité des couleurs. C'est que la tapisserie tente alors de rivaliser en finesse avec la peinture, ce qui réduit le licier au rôle de simple exécutant chargé de reproduire un tableau. Au XXe siècle on est revenu parfois à 5 ou 6 fils/cm et à un nombre de couleurs plus restreint. Aux Gobelins, toutefois, les liciers disposent de 14 400 couleurs et utilisent des fils (laine, soie, chanvre, sisal, etc.) si fins qu'ils ne produisent, sur certains ouvrages, qu'un à deux mètres carrés par mois. |