L’expression « livre électronique » désigne tantôt le contenu qui peut également être lu sur un écran vidéo (mieux vaudrait parler de « livres numérisés »), tantôt la machine spécialement conçue pour remplacer le livre, la « liseuse ».

 

Exemples :

 

– Hachette a acquis en 2008 Numilog, le premier éditeur francophone de livres électroniques, qui a numérisé 50 000 titre français et anglais depuis sa fondation en 2000. Google print se propose de numériser 15 millions de livres (5,2 millions début 2012, soit 4% de tous les livres publiés depuis deux siècles) et la Bibliothèque nationale de France suivie par 19 autres B.N. européennes veulent relever le défi ;

– le Sony Reader PRS 505 avec son écran de 9 pouces ; le Cybook de Bookeen qui offre un impressionnant

écran noir et blanc et un imposant catalogue de livres contemporains sous copyright ; le Kindle d’Amazon qui pèse environ 300 grammes, est équipé d’un clavier et permet de stocker 200 livres et de les télécharger grâce à un système sans fil, EVDO ; l’Irex d’iLiad qui offre un écran tactile - sont des livres électroniques, ou liseuses.


Notons cependant que le marché des liseuses, potentiellement important, reste très marginal : la discrétion des fabricants, qui ne donnent pas de chiffres de ventes, comme la satisfaction affichée par Kindle qui se flatte en janvier d'avoir prêté 295 000 livres électroniques à ses lecteurs sont éloquentes.

En France,  la Fnac aurait vendu 27000 liseuses en un mois et table sur 92 000 ventes en 2012. Si l'on prend l'ensemble des ventes de livres numérisés, qu'ils soient lus sur liseuses ou sur écrans d'ordinateurs ou de tablettes, leur part est passée de 
0,5% (13M € de ventes annuelles) début 2011 à 1,8% en juillet. C'est que le nombre de livres numérisés en français reste très limité, parce que le marché potentiel est beaucoup plus étroit que celui de l'anglais, et du fait de la résistance des éditeurs. Aux Etats-Unis, où le réseau des librairies est beaucoup moins dense, ces ventes représentent 8,6% du chiffre d’affaires,  et en Grande-Bretagne, 6%.

Un autre frein à la diffusion du livre électronique est la politique d'Amazon et autres plates-formes,  qui veulent garder une clientèle captive en liant le livre vendu à une machine et en limitant dans le temps les droits achetés : si l'on peut charger 1400 livres sur Kindle, il en coûte quelques milliers d'euros qu'il faudra réinvestir  quand on devra changer de machine. L'initiative TEA (The ebook Alternative) des librairies Decitre, qui a obtenu l'accord de quelques grands éditeurs et de libraires français, en liaison avec le site rueducommerce et la société de service Smile, en proposant de lancer en juin 2012 un produit ouvert, montre une autre voie.

 

La première moitié du XXIe siècle verra sans doute le passage du livre sur papier au livre électronique (e-book).  Déjà, dès 1999, les encyclopédies se vendaient surtout sous forme de cédéroms (80 000 exemplaires de l'Encyclopædia Universalis, pour 2 000 exemplaires-papier, et l'Encyclopædia Britannica a renoncé à la présentation sur papier). 

 

Devraient précipiter le mouvement :

 

- l'amélioration de la résolution des écrans : ainsi la norme Cleartype de Microsoft permet de rivaliser avec la netteté d'un texte produit par une imprimante ; 

 

- le recours à des écrans non rétro-éclairés, donc moins fatigants ;

 

- l'apparition de l'encre électronique (de petites billes mi-colorées, mi-blanches et serrées entre deux feuilles de plastique sont orientées de façon à composer les caractères et les images) qui offre un support dont l’apparence est plus proche du livre sur papier, mais dont les textes peuvnt être chargés via Internet, ce qui permet à chacun de composer son propre livre et de le modifier selon ses besoins ;

 

- l'apparition d'écrans en couleurs et d'écrans LCD pliables, qui tiendront dans une poche, et qu'on pourra ne déplier que partiellement, comme une page de journal.

 

À terme, le livre électronique doit offrir, outre les images fixes, des images mobiles et sonores. On prévoit qu'il y aura entre 2 millions et 4 millions de livres numérisés en 2010 en France, et 40 millions dans le monde. Une révolution comparable à celle de l'imprimerie sera intervenue dans la longue histoire du livre.