Le Moyen Âge les appelle historia, et leur caractère narratif ne s'est effacé que très progressivement entre le XVIe et le XVIIIe siècle : non seulement elles racontaient des voyages, mais elles développaient la conception chrétienne du monde.

 

Ainsi étaient-elles, du VIIIe au XVe siècle, de forme circulaire ou ovale, parce que le cercle est figure de la perfection divine. Jérusalem en occupait le centre. Les cartes T-O d'origine antique, mais reprises et réinterprétées par les chrétiens, découpaient le cercle selon deux axes en T figurant la croix : l'axe horizontal suivait le Tanaïs (le Don) et le Nil, supposés alignés  l'axe vertical était tracé par la Méditerranée. Les trois zones ainsi définies - Asie en haut, Europe à gauche, Afrique à droite - correspondaient respectivement aux héritiers du patriarche Noé : Sem, Cham et Japhet.

 

« Cette image est si profondément gravée dans l'imaginaire européen qu'elle empêcha longtemps l'identification d'un quatrième continent. »

(Paul Zumthor, La Pensée de l'image)

 

On serait bien naïf de s'en étonner à notre époque, où chaque pays continue à se situer au centre des cartes qu'il produit.

 

La cartographie moderne a recours à des techniques élaborées.

 

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